Déjà plus de 2700 espèces rencontrées sur la ferme du Grand Laval !
mars 13, 2025

Depuis 3 ans maintenant, nous avons lancé une grande exploration du vivant sur la ferme du Grand Laval pour répondre à cette première question : qui vit sur la ferme, aux côtés des espèces domestiques et des humains ?

Il est difficile de ne pas faire de préférence, car en la matière l’œil humain est très sélectif, et les grandes espèces attirent beaucoup plus l’attention et l’intérêt que les petits insectes. Et lorsqu’on en vient au microscopique, c’est la définition même de la notion d’espèce qui devient questionnable. Certains règnes entiers, comme les Archées, ne peuvent être investigués sans méthodes ADN très poussées. Et même si l’on s’en tient au macroscopique, l’exploration s’avère limitée par les connaissances. Pour certains grands groupes, nous n’avons encore pas débuté le travail : tardigrades, thrips ou streps nous sont encore inconnus sur la ferme !

Prenons le groupe des diptères, ce grand ordre d’insectes qui inclut notamment les mouches, les moustiques et les cousins. Après déjà un gros effort d’inventaire, nous avons réussi à déterminer 287 espèces de diptères, grâce à des spécialistes comme Christophe Lauriaut et Pierre Tillier. Pas moins de 9551 espèces de diptères ont déjà répertoriées en France métropolitaine. Mais parmi elles, 41% appartiennent à des familles pour lesquelles nous n’avons connaissance d’aucun spécialiste capable de les déterminer, ou disponible pour le faire. Ce sont par exemple les chironomes (818 espèces en France), les cécidomyidés (727 espèces en France), les mycétophilidae (466 en France). Ce sont les travailleurs discrets, dont beaucoup sont à la source de réseaux trophiques tant dans les zones humides (les larves de chironomes jouent un rôle très important dans l’écosystème « mare ») qu’à l’état volant, qui rendent eux-mêmes possible la présence d’espèces par ailleurs auxilliaires sur la ferme comme les libellules. C’est aussi le petit peuple des décomposeurs et recycleurs invisibles de la matière organique. D’autres peuvent au contraire occasionner des dégâts en pondant dans les bourgeons ou floraison des plantes cultivées. Il est possible que la ferme accueille non pas 287 espèces de diptères, mais plutôt entre 500 et 1000. Car pour beaucoup de familles bien inventoriées on s’aperçoit que la ferme accueille entre 5 et 10% des espèces françaises. Parfois moins, parfois plus. Mais il s’agira ensuite d’arriver à explorer la place de ces espèces sur la ferme : leur place au sein des vastes réseaux trophiques qu’elles contribuent à complexifier et à rendre plus résilients ; leur place en particulier vis-à-vis de l’activité agricole. Nous n’en sommes pas encore là.

Pour l’instant, donc, l’exploration continue et le plafond est encore loin d’être atteint, car pour la seule année 2024, nous avons ajouté 450 espèces sur la ferme, portant le total à 2714 espèces connues. Ce tableau livre le détail du nombre d’espèces connues sur la ferme, et de la progression de cette connaissance au cours des trois années.  

Voir aussi

Les libellules du Grand Laval

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Entre 2022 et 2024, les populations d’odonates de la ferme ont été multipliées par 4.
44 espèces recensées. Soit près de la moitié des esp connues en France,

Passage d’une Loutre !

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Vous vous souvenez,du cours d’eau busé que nous avions réouvert au printemps 2023,et sur lequel nous avions expérimenté la création d’ouvrages castor-mimétiques