Oiseaux migrateurs en halte sur la ferme (1)
mai 19, 2022

La ferme du Grand Laval est située dans la plaine de Valence, c’est-à-dire en plein sur un axe migratoire majeur à l’échelle européenne. Les oiseaux sont en effet très nombreux à utiliser le corridor de la vallée du Rhône orienté nord-sud, qui constitue un axe de migration pratique à suivre, bordé par deux massifs montagneux. Il est emprunté par des milliers de rapaces, de cigognes… mais aussi par de nombreux passereaux, dont une partie font halte pour reconstituer leurs réserves d’énergie. Cette phase est cruciale dans la migration de retour et une faible disponibilité alimentaire sur les sites de halte printanière joue un rôle dans le déclin des grands migrateurs – le groupe le plus menacé parmi les oiseaux.

La ferme s’avère être un lieu très apprécié par les migrateurs en halte, notamment du fait de la présence d’eau, un indicateur de nourriture important. On voit les groupes de Bergeronnettes en vol migratoire marquer une hésitation, puis se poser quelques dizaines de minutes pour se nourrir, puis repartir. La présence des brebis les incite également à stationner : elles aiment se nourrir des insectes dérangés par les mammifères lors de leurs déplacements (la photographie qui accompagne l’article a été prise ce printemps sur la ferme). On observe des bergeronnettes printanières de différentes origines sur la ferme : en ce moment, au moins de mai, ce sont les scandinaves qui passent en nombre, elles se distinguent par une tête plus sombre. Les Guêpiers d’Europe qui survolent le site sont parfois également tentés par une escale alimentaire. Ils se posent alors dans l’une des haies, ou sur le noyer qui domine le bord de la petite route qui traverse la ferme.

De très nombreux Tariers des prés et quelques Traquets motteux s’arrêtent également dans les cultures, dans le verger. Le verger a accueilli ce printemps des Gobemouches noirs et gris, des Locustelles tachetées, quand les haies ont été choisies par les Pies-grièches écorcheurs et les Rougequeues à front blanc.

Reconstituer des espaces favorables au haltes migratoires des passereaux est crucial et de nombreuses fermes peuvent jouer ce rôle, même sans zone humide : les haies, les arbres isolés, les buissons, les tas de fumier, les piquets, sont autant de milieux intéressants pour se nourrir.

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