Mais ici, il n’est pas question de chanterelles ou de cèpes. Ce que sont venus explorer les mycologues Bernard Rivoire et Hélène Dumesny sur la ferme, ce sont les champignons saprophytes, les décomposeurs de bois. Le bois mort au sol, les vieilles planches, les abords de la maison… Cette première visite d’une demi-journée a permis a découverte de 40 espèces saprotrophes, ce qui, d’après les mycologues, est prometteur ! L’espèce illustrée ici, Clitoplius hobsonii, est un basidiomycète présent sur le bois de feuillu mort ou vivant, dont le chapeau atteint 1,5 cm. Il faut une vérification au microscope pour déterminer l’espèce.
La diversité de ces champignons saprophytes constitue, d’après les deux spécialistes, la preuve d’une renaturation en cours avec de la matière organique morte nourricière. Cette matière organique morte constitue d’ailleurs certainement l’une des principales explications à une découverte récente faite par la doctorante Maryline Darmaun en étudiant les sols de la ferme : le rapport Carbone/Azote y est plus de deux fois plus élevé que sur des terres agricoles classiques. Nos sols sont riches et vivants, et le tas de bois mort disposés un peu partout y sont probablement pour quelque chose !
Les mycologues ont fait une découverte intéressante sous de vieilles planches à proximité du verger : un champignon du genre Sistotrema y était présent, et ils l’ont identifié comme l’espèce décrite sur la base d’un unique exemplaire précédemment connu dans le Var par Bernard Duhem, hélas décédé trop jeune, qu’il avait provisoirement nommé Sistotrema tomentelloideum. Cette deuxième mention de l’espèce, vraisemblablement très rare, permettra probablement à nos amis mycologues de publier officiellement la description de cette nouvelle espèce pour la science et de poursuivre le travail de leur collègue.